Concile de 535
Ce premier
Concile de Clermont s'est déroulé à partir du
8 novembre 535, dans la ville auvergnate d'
Arvernis, qui prendra au
IXe siècle le nom de
Clairmont (Clermont), et qu'on appelle aujourd'hui
Clermont-Ferrand.
On parle aussi du « Synode local de Clermont ».
Seize décrets y ont été pris.
Participation
Quinze évêques ont participé à cette assemblée locale dont :
- Césaire d'Arles ;
- Gal, évêque de Clermont ;
- Saint Hilaire, évêque de Mende, signe à Clermont les décrets de morale et de discipline intérieure ;
- Saint Nizier, évêque de Trèves, dont on a la souscription c'est-à-dire la signature d'approbation de ce concile ;
- Désiré de Verdun, 9e évêque de Verdun, saint.
Nomination des évêques
Le second
canon du
concile de Clermont rappelle que la dignité épiscopale,
le fait de devenir évêque, doit être accordée en fonction des mérites et non à la suite d'intrigues. Un idéal est à atteindre: l'indépendance totale du domaine politique dans le choix des évêques. L'évêque sera librement élu par le clergé et le peuple, avec le consentement du
métropolitain.
Un concile anti-Juifs
Comme lors des conciles d'
Elvira (
305), de
Vannes (
465), des trois conciles d'
Orléans (
533,
538,
541), avec le
concile de Clermont (535), l'Église interdit aux
Juifs de faire des repas en commun avec des
chrétiens, de faire des
mariages mixtes et proscrit la célébration du
Sabbat. Le but étant de limiter l'influence du judaïsme sur la population. Mais l'Église va plus loin ; elle s'engage dans une politique de conversion forcée. Ainsi, en
576, l'évêque Avit de Clermont exige aux 500 Juifs de sa ville qu'ils se convertissent avant d'exiler à
Marseille les récalcitrants.
Concile de 1095
Ce
Concile se tient à
Clairmont (
Clermont) — aujourd'hui
Clermont-Ferrand — en
Auvergne en
1095. Six mois après le concile de
Plaisance, il réunit à l'appel du
Pape Urbain II une grande partie des évêques et
abbés français et
espagnols. Les
Allemands sont absents, le pape étant alors en conflit avec l'empereur Henri IV. Il devait, comme lors du précédent concile, traiter des problèmes de discipline ecclésiastique.
Les canons adoptés du 18 au 26 novembre concernent l’investiture des clercs par des laïcs, la simonie et reprennent en les précisant des décrets antérieurs. La Paix de Dieu, jusque là imposée seulement sur le plan régional, est étendue à toute l’Église. L’indulgence plénière est promise à tous ceux qui partiront pour libérer l’Église de Dieu à Jérusalem.
L'appel de Clermont
Pour clore le concile, Urbain II prononce un sermon en présence d’une foule de clercs et de laïcs réunis dans un champ à l’extérieur de la ville : après avoir évoqué les malheurs des chrétiens d’Orient, le pape adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de s’unir pour combattre les païens et délivrer leurs frères en Orient. Sans cacher les souffrances qui les attendent sur la route, le pape appelle au renoncement et au sacrifice. Il cite l'
apôtre Matthieu : «
Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » À cet appel, la foule enthousiaste, aux cris de «
Dieu le veut », aurait décidé, après l’évêque du
Puy,
Adhémar de Monteil, nommé légat et chef de l’expédition, de «
prendre la croix » et fait voeux d’aller à
Jérusalem. En signe de ce voeu, les premiers volontaires font coudre entre leurs épaules une croix de tissu qui les fait appeler «
cruce signati ».
Condamnation par le pape
Le
Roi Philippe Ier est
excommunié pour avoir répudié
Berthe de Hollande et épousé
Bertrade de Montfort.
Lancement de la première croisade
Le principal sujet de ce concile est l'organisation de la
Première croisade pour libérer
Jérusalem et les
lieux saints d'Orient. L'appel à la
croisade est lancé le 27 novembre
1095. Il répond également à la demande de secours formulée à
Plaisance par l'
empereur byzantin Alexis Comnène en lutte à l'Est contre les
Turcs Seldjoukides et au Nord contre les
Pétchenègues.
Cet appel est également un moyen pour le pape de renforcer son autorité en Occident puisqu'il place la croisade sous l'autorité directe de l'Église par l'intermédiaire de son Légat, l'évêque du Puy Adhémar de Monteil. Urbain II parachève ainsi la Réforme grégorienne en envoyant les chevaliers occidentaux se battre en Orient et met en exergue l'idée de guerre juste.
Réformes dogmatiques
Mais le concile de Clermont traite aussi du
Dogme et des rapports entre l'Église et le pouvoir politique puisqu'on y condamne la
Simonie, la
Clérogamie et l'investiture laïque pour les bénéfices ecclésiastiques. Le concile interdit en outre à un
Clerc de prêter un serment de
Vassalité à un
seigneur laïc.
Bibliographie
- « Le concile de Clermont de 1095 et l'appel à la croisade », in actes du colloque universitaire international de Clermont-Ferrand (23 - 25 juin 1995), éditions de l'École Française de Rome, 1997.
- Jacques Heers, La première Croisade, Éditions Perrin, 2002.
Liens externes
Document historique Voir aussi